L’historique

« Une méthode facilitant le dialogue entre corps et psychisme, entre pensée et ressenti, entre attention et action, afin de recréer une unité le plus souvent perdue ».

Danis Bois, fondateur de cette approche, est docteur en sciences de l’éducation et titulaire d’une chaire en sciences sociales à l’Université Fernando Pessoa de Porto au Portugal où il dirige le Centre d’étude et de recherche appliquée en psychopédagogie perceptive, le CERAP.

Dès ses débuts comme kinésithérapeute et ostéopathe dans les années 70, et jusqu’à aujourd’hui, ce qui l’anime est le désir de faciliter le passage des personnes d’un statut de patient dont le praticien prend soin à un statut de sujet acteur de sa santé et de sa vie : « est-il possible d’accompagner une personne à instaurer une plus grande proximité avec elle-même ? »

La fasciathérapie a donné naissance à la psychopédagogie perceptive selon une dynamique chronologique qui s’est déployée en quatre séquences essentielles :

  • La fasciathérapie dans les années 80 : la découverte d’une qualité de toucher manuel s’adressant à la mémoire du corps et libérant des zones crispées, figées, gélifiées.
  •  « Le fascia est véritablement le squelette psychique de l’individu, imprimant en lui tous les stress physiques ou émotionnels qu’il subit. Cela se traduit au niveau corporel par des crispations durables des fascias, créant des zones plus ou moins denses qui entravent sa mobilité. »
  • L’expressivité gestuelle dans les années 90 : le prolongement dans le geste visible des sensations et des ressentis corporels, amenant la personne à participer pleinement à son propre déploiement.
  •  « Un mode opératoire pédagogique perceptif, allant du geste le plus simple au plus élaboré, du plus superficiel au plus profond, du plus objectif au plus subjectif ».
  • La méditation sensorielle dans les années 2000 : l’apprivoisement du silence intérieur et la saisie du sens véhiculé par l’éprouvé corporel.
  •  « ‘Qu’est-ce que j’ai réellement ressenti’ devenait un questionnement réflexif : ‘Qu’ai-je appris de ce que j’ai ressenti ?' »
  • « Le passage du langage silencieux corporel à la parole verbale » toujours dans les années 2000 : le prolongement dans le verbe des manifestations sensorielles, donnant toute sa valeur à l’expérience vécue et porteur de sens.
  •  « Laisser vivre une parole authentique, ancrée, incarnée dans la chair, une parole qui ne laisserait aucun espace entre ce qui est perçu dans le corps et ce qui est dit, et qui, finalement, exprimerait le contenu de l’état d’être jusque là silencieux. »
  •  « Une parole corporelle dans une visée claire de quête de sens, aux trois sens du terme : retrouver une nouvelle orientation dans sa vie, recontacter l’éprouvé corporel lié à l’expérience de vie, et extraire une signification claire et/ou nouvelle de cette expérience. »
  •  Cette approche en continuelle évolution poursuit encore son déploiement avec la pratique de l’écriture émergeant de l’expérience sensorielle, les ateliers en groupe afin que les personnes apprennent à écouter autrui et à apprendre d’autrui : « enrichir le cheminement vers soi d’un cheminement vers l’autre ».